18-10-2018

Serge Magdeleine : Everything is data, et en même temps...

Les actifs technologiques et humains pour maîtriser le nouveau pétrole numérique. On entend souvent cette phrase, martelée comme une stratégie : « Everything is data ». Le montant d’une facture client, une adresse email, le résultat d’un traitement, mais aussi une conversation téléphonique enregistrée, le signal produit par un objet connecté, un log sur un serveur, une trace laissée sur un réseau social... tout est devenu DATA.

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Serge Magdeleine : Everything is data, et en même temps...

Dans un monde où la capacité de stockage des données est devenue illimitée, suivant une progression supérieure à la fameuse loi de Moore sur la puissance de calcul, et où son coût marginal est devenu quasi nul, chaque action, chaque fabrication de produit, chaque utilisation de service, qu’elle soit réalisée par un homme ou par une machine, est convertie en information et décomposée en datas. Bien-sûr notre smartphone, véritable appendice numérique transmetteur de nos comportements, de nos émotions et de nos déplacements a amplifié ce phénomène.

L’apparition de modèles économiques « bi-faces » créés par les entreprises de la Tech Californienne où les services fournis aux clients sont gratuits (Face A) mais où le revenu est tiré de la monétisation des datas des clients qui utilisent ce produit (Face B) poussent les entreprises traditionnelles à entrer dans une nouvelle ère : celle de l’économie de la data. Cette économie est contre-intuitive car la valeur des produits qu’elle génère peut souvent s’avérer inférieure à la valeur de la data collectée lorsqu’on utilise ces produits. Par exemple le prix d’achat du jouet d’un enfant sera-t-il demain inférieur à la valeur des datas que le jouet « IOT » aura collecté lorsque l’enfant l’utilisera ? Mais quoique contre intuitive, cette économie est souvent prometteuse de relais de croissance importants pour les entreprises.

Et en même temps...

Et en même temps pour les entreprises qui sont percutées par l’hypercroissance des data, par leur diversité (structurées ou non structurées), par leurs volumes (désormais mesurés en pétabytes), ou par la nécessité de leur gestion en temps réel, cette « DATAisation » de leur écosystème peut vite devenir un véritable casse-tête.

Avant de livrer bataille dans cette nouvelle économie de la data il peut être intéressant de se doter de trois capacités technologiques, qu’on peut résumer par un AAA.

  • Agregate : la collecte des données est fondamentale et peut paraitre plus complexe à maitriser qu’on ne le pense. Plus elle est « manuelle », comme une information obtenue oralement d’un client, plus elle aura de la valeur mais plus elle sera coûteuse à collecter, potentiellement biaisée et complexe à qualifier. Plus elle est automatisée plus elle apportera de gros volumes mais plus la gestion du consentement client sera critique. L’IT doit permettre une collecte « industrielle » ET « loyale » de la donnée qui permettra une « compliance » totale notamment au nouveau Règlement Général sur la Protection des Données.
  • Archive : une fois la donnée collectée, il convient de la stocker. Là encore le stockage de données structurées ou non, avec des volumes colossaux, et accessibles en temps réel nécessite un changement de paradigme et probablement un virage vers le Cloud. Les problématiques de sécurité et de confidentialité sont désormais au coeur des stratégies de stockage et d’organisation des données collectées.
  • Analyse : sans « intelligence » la donnée n’est rien. Et le troisième actif technologique qui s’avère nécessaire est une couche « applicative » qui permettra de tirer bénéfice de la donnée. Jadis appelée analyses de régressions, datamining, scoring, aujourd’hui machine learning ou Intelligence Artificielle, ces outils d’analyse de la données doivent permettre à des applications d’accéder aux données de façon intelligente et standardisée par des APIs.
Si « everything is data », en revanche « la donnée ne fait pas tout ».

Et quelle que soit la valeur des actifs technologiques qui permettront de la collecter, de la stocker ou de l’analyser, la durabilité du modèle reposera toujours -et c’est ma conviction personnelle- sur un facteur fondamental : la confiance. Sans cette confiance que les clients accordent aujourd’hui aux entreprises qui les servent, sans la confiance que les données sont utiles pas seulement pour l’entreprise mais aussi et surtout pour apporter de la valeur au client, alors la donnée n’est rien !

Or cette confiance ne se décrète pas, elle est souvent le fruit d’une relation établie dans la durée, nourrie de preuves mutuelles que seuls des hommes et les femmes sont capable de produire. Et c’est peut être LA bonne nouvelle de ce nouvel écosystème numérique qui parfois nous effraie, où les émotions et les comportements sont digitalisés à longueur de journée par des outils technologiques toujours plus innovants.

« Le facteur humain reste l’élément fondamental pour établir cette nécessaire confiance et donc l’élément clé de la gestion des datas ! »
Adoption de la plateforme de certification blockchain de Wiztopic
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