04-04-2018
Philippe Brassac : protéger les données personnelles entre éthique et professionnalisme
La protection des données personnelles va devenir l’un des sujets les plus sensibles de nos sociétés. Les entreprises responsables n’ont pas eu besoin qu’Apple (il y a quelques mois), et Facebook (plus récemment), ne se retrouvent dans la tourmente de photos ou de données piratées, pour en comprendre l’importance stratégique et prendre cet enjeu à bras le corps. Un sondage de l’institut CSA l’a récemment montré : neuf Français sur dix se déclarent « préoccupés par la protection des données personnelles sur Internet », et cette inquiétude progresse puisqu’elle a augmenté de 5% par rapport à 2014.
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Cette même étude a aussi confirmé que les banques restent l’institution en laquelle les personnes interrogées ont le plus confiance.
C’est la preuve que nous sommes perçus comme des tiers de confiance, et que l’on attend de nous de nous engager à l’intérieur d’un écosystème où il est de moins en moins facile de contrôler l’usage des données.
Anticiper la règle : une charte d'utilisation des données clients
Le Crédit Agricole a choisi de faire plus et plus vite que ce qu’imposent les institutions européennes à travers le Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), qui entrera en vigueur à la fin du mois de mai prochain. C’est en effet avec dix-huit mois d’avance, dès le 1er janvier 2017, que nous avons lancé une charte, co-construite avec nos clients et reposant sur cinq piliers : Utilité, Loyauté, Ethique, Transparence et Pédagogie.
La confiance que nous accordent nos clients est au cœur de notre métier. Rien n’est pour nous plus précieux que ce capital confiance.
Jamais et nulle part, nous ne voudrons transiger avec la sécurité et la confidentialité. Nous devons nécessairement connaître nos clients pour leur délivrer le conseil le plus pertinent et leur proposer le service le mieux adapté ... mais là réside l’unique légitimité que nous avons à recueillir des données les concernant.
Protéger ces informations personnelles est donc une obligation évidente pour nous.
C’est pourquoi, nous nous sommes formellement interdit d’utiliser ces informations pour tout autre usage que le conseil, et que nous nous sommes tout particulièrement interdit de les commercialiser. Préserver l’intimité des clients et mériter leur confiance nous conduit à ne pas nous laisser aveugler par les tentations du nouvel Eldorado du big data, alors même que la monétisation des données fait à l’évidence partie du business model de certains nouveaux entrants. L’éthique n’est pas une option : c’est la première exigence du professionnalisme.
